Bayrou et l’UDI

Rien n’échappe à François Bayrou. Aussi, alors que le patron de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, a émis le souhait dans les colonnes du Journal du Dimanche le 1er octobre de s’émanciper des Républicains, le leader du MoDem a saisi l’opportunité en présentant, à l’occasion de l’université de rentrée du MoDem qui se tenait à Guidel (Morbihan), dimanche, son projet de construire “une force politique rassemblant le centre et la droite progressiste”,indique Le Figaro. “La mission qui est la mienne est de saisir les balles au bond, avance François Bayrou. Je suis tout à fait prêt à examiner toutes les possibilités de rassemblement, sous quelque forme que ce soit, du moment que l'indépendance devient le gage de l'unité”. Devant des militants quelque peu dubitatifs, le maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques) tente de développer, et précise que la déclaration de Jean-Christophe Lagarde “mérite qu’on s’y arrête une seconde”, précise le quotidien. Plus tôt dans la journée, le président de l’UDI avait prévenu : “Nous ne serons plus jamais une force supplétive des Républicains”. Pressentant une victoire prochaine de Laurent Wauquiez à la présidence du parti, le député centriste de Seine-Saint-Denis entend se mettre en marge et tend la main aux plus “modérés” Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Christian Estrosi. L’alliance avec LR “n’est plus une obligation”. François Bayrou a estimé que “si vraiment la déclaration est fondée […], si vraiment il a décidé de se mettre en marche lui aussi sur la route de l’indépendance, alors il faut que nous en tirions des conclusions”, a-t-il affirmé. Et de rassurer ses militants : “Nous n'abandonnerons rien de nos convictions. Mais ceci est peut-être une nouvelle manière de servir la France. Si cette chance est offerte, je promets que nous ne la laisserons pas passer. Le choix du rassemblement doit être sur notre agenda”. Et s’il glisse avoir “de la mémoire”, en référence au “certain nombre” d’anciens membres MoDem partis rejoindre l’UMP ou l’UDI à l’époque, François Bayrou laisse ses aigreurs de côté et prône le rassemblement. En 2013 déjà, Jean-Louis Borloo, alors président de l’UDI, et François Bayrou avaient scellé leur alliance autour de la plateforme commune “L’alternative”, comportant des listes communes aux élections européennes, rappelle Le Figaro.