Les Drus en Hélicoptère

Les Drus. Presque aussi légendaires que Druss lui-même. Cette semaine, je me suis payé un vol en hélicoptère autour de ces pics de l'extrême. Une occasion pour moi d'évaluer la difficulté qu'ils représentent, et si l'une de leurs voies d'escalade est praticable à mon niveau actuel. Une occasion aussi de redécouvrir la chaînte du Mont-Blanc sous un nouveau jour, et d'apprécier ce mélange de roche et de neige qui m'a toujours fasciné. Le temps était parfait, ce jour-là. Le ciel, clair et dégagé, promettait une vue fantastique sur les versants. Pas un souffle de vent, ce qui était idéal. Pour avoir déjà subi de fortes rafales de vent lors d'un survol de la région, je peux vous dire qu'on regarde plutôt deux fois qu'une la manche à air avant de retourner à bord d'un hélicoptère. Si j'aime prendre des risques en escalade, j'apprécie beaucoup moins de n'avoir aucune maîtrise des événements, à bord d'un appareil. Nous avons au final décollé vers 9h30 pour rejoindre le site. De loin, les Drus apparaissent comme une montagne unique au sommet ébréché mais en regardant de plus près, on décèle deux sommets coniques aux parois abruptes. Trois glaciers, ou plus, sont probablement à l'origine de ces montagnes presque pyramidales. Ces deux cônes font partie du massif du Mont-Blanc, et représentent depuis longtemps un véritable défi pour les alpinistes. En 1938, la première ascension a ouvert une voie en versant sud-est. Il faut six heures pour franchir cet itinéraire à travers les roches et la glace, qui constitue d'ailleurs toujours la voie normale d'ascension. Une escalade plus difficile de 800 mètres, sur le pilier sud, a été ouverte en 1962, mais ces deux voies ne ressemblent en rien à la nouvelle voie ouverte par l'alpiniste français Jean-Christophe La faille en 2001, dans la face ouest. Cette ascension est considérée dix fois plus difficile que la « Divine Providence », sur le Grand Pilier d'Angle du Mont-Blanc. Un important effondrement dans le pilier ouest a récemment détruit plusieurs voies, démontrant le danger que représente l'escalade de ces montagnes en temps de réchauffement climatique. Après examen, je crois que je ne verrai jamais les versants des Drus autrement que par la voie des airs. Les voies d'escalade sont beaucoup plus ardues que ce à quoi je m'attendais. D'autres alpinistes me l'avaient déjà fait comprendre, mais il m'arrive d'être aussi têtu que la roche. Au final, j'ai passé le reste de la journée à me promener dans le coin. La vallée de Chamonix offre en effet des vues superbes sur les Drus aux amateurs de randonnées moins extrêmes. Le vol en hélicoptère est également une solution très sympathique pour observer de près des points inaccessibles au grand public.